La langue bulgare

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Le 1 janvier 2007 la langue bulgare ainsi que son écriture cyrillique ont fait leur entrée dans la grande famille de l’Union européenne.

Les deux frères Cyrille et Méthode inventent en 855 le premier alphabet slave, le glagolitique. A l’époque où les Slaves sont en train d’organiser leurs états dans des conditions difficiles à cause de la rivalité entre l’église catholique et l’église orthodoxe, les alphabets qu’ils utilisent sont principalement latin et grec. L’écriture slave que Cyrille et Méthode introduisent dans la vie culturelle d’Europe, ainsi que la traduction des livres liturgiques offrent aux peuples slaves la possibilité de glorifier Dieu dans leurs propres langues maternelles. Le Royaume de Moravie la Grande, sous le règne de Rostislav, subit les attaques de la part de l’empire des Francs. Il est menacé d’une assimilation politique et culturelle à cause de la germanisation, car la christianisation dans ce pays s’effectue par le clergé allemand. Rostislav décide alors de s’y opposer en supprimant le latin et en introduisant la langue slave dans l’église. Il s’adresse à l’empereur byzantin et, à son appel Michel III envoye en 863 Cyrille et Méthode à Véléhrad, la capitale de la Moravie. Les deux frères introduisent l’alphabet glagolitique qu’ils avaient fondé pour les besoins de cette mission. Ils traduisirent la Bible en slavon, organisèrent l’office religieux d’après le modèle orthodoxe et réunirent autour d’eux en cercle de disciples qui firent les premiers prêtres slaves dans cette région. Après le décès de Cyrille en 869 à Rome, Méthode continue seul sa route en consacrant sa vie spirituelle aux Slaves. Après la mort de Méthode en 885 le clergé slave est persécuté et chassé de la Moravie.

Le seul pays slave qui accueille les disciples de Méthode est la Bulgarie. Sous la protection du roi bulgare Boris I les disciples de Cyrille et Méthode fondent deux écoles littéraires – une à Preslav, la capitale, et l’autre à Ohrid. Le premier centre culturel est organisé par Naoum, le deuxième – par Kliment. Le clergé grec ayant été obligé de quitter la Bulgarie, l’église orthodoxe devient indépendante et la vie culturelle prospère. A partir de ce moment la Bulgarie entre dans une période d’épanouissement extraordinaire. Sous le règne de Siméon, fils de Boris Ier, elle connait son apogée et son age d’or.

En Bulgarie, Kliment crée le deuxième alphabet slave – le cyrillique, qu’il nomme ainsi en honneur de son maître. Plus simple que le glagolitique, celui-ci se répand rapidement parmi les autres pays slaves qui reprennent également le christianisme orthodoxe. C’est ainsi que la Bulgarie devient le berceau de la langue et de la culture slaves.